La recherche des causes d’une éventuelle stérilité masculine passe d’abord par l’examen du sperme. Le prélèvement est normalement effectué en laboratoire par masturbation, certains patients qui ne supportent pas ces conditions matérielles peuvent le réaliser chez eux mais à condition de suivre des consignes précises : en effet le sperme est fragile, il doit être examiné le plus rapidement possible après le prélèvement et sans subir de changement de température.

Le spermogramme

Un délai d’abstinence est demandé au couple, variable selon les examens prescrits mais ne dépassant jamais plus de 3 jours, car les spermatozoïdes souffrent alors d’une moins bonne vitalité et mobilité. Le spermogramme mesure la viscosité et le volume de l’ éjaculat ainsi que le nombre et la mobilité des spermatozoïdes.
Le sperme est naturellement visqueux au moment de l’éjaculation pour devenir plus liquide afin de mieux pénétrer dans la glaire cervicale féminine.
II arrive qu’il reste épais et ne permet donc pas une bonne intrusion des spermatozoïdes dans les voies génitales de la femme. Le volume d’un éjaculat normal varie de 2 à 6 ml. Une faible quantité de sperme est souvent due à une malformation des glandes génitales, mais ne signifie pas du tout une anomalie anatomique ; trop de sperme indique une infection chronique de l’appareil génital.

Il est habituel qu’un spermogramme soit prescrit plusieurs fois car les variations spermatiques sont normalement fréquentes. De plus, plusieurs examens permettent de déterminer si l’anomalie éventuellement repérée est transitoire ou non, ou encore due à un mauvais recueil de l’éjaculat.
En effet, le sperme varie chez le même homme d’un jour à l’autre, d’une saison à une autre, et même en fonction d’événements qui ont pu marquer soit les quelques heures avant l’examen, soit les trois mois précédents. C’est pourquoi les examens se programment avec un délai de trois mois d’intervalle correspondant à un renouvellement complet des spermatozoïdes puisque c’est la durée normale de la spermatogenèse.
Lors d’un spermogramme de contrôle, le médecin demandera un examen biochimique du liquide séminal en ayant recours à des marqueurs spécifiques selon les glandes concernées : prostate, vésicules séminales ou épididyme. Les informations recueillies mettront le médecin sur la piste d’une éventuelle difficulté.

Qui doit détecter des spermatozoïdes en nombre et mobiles

L’acidité, le pH du sperme ainsi que de nombreux autres dosages chimiques sont analysés. Ils permettent d’apprécier le fonctionnement de certaines glandes et de situer où il peut exister une anomalie. Puis la vitalité des spermatozoïdes est étudiée en colorant les spermatozoïdes morts. Elle est normalement supérieure à 75 %. Une vitalité basse est appelée nécrozoospermie, elle peut signifier une atteinte infectieuse de certaines glandes. Les spermatozoïdes sont comptés. Une numération normale correspond à au moins 20 millions de spermatozoïdes par millilitre. Un nombre faible ne signale pas forcément une infertilité. En effet, si ce nombre est compensé par une bonne mobilité, pronostic encourageant du pouvoir fécondant du sperme, les spermatozoïdes seront capables de traverser la glaire cervicale et de remonter jusqu’à l’ovule.
La mobilité est évaluée en termes de déplacement rapide ou lent, de mobilité sur place et immobilité. Les mobilités particulières laissent supposer des anomalies dans la morphologie des spermatozoïdes. Cette recherche se fait par examen visuel au microscope ou par microvidéographie assistée par ordinateur.

Le spermocytoqramme

Un examen spécifique, le spermocytogramme, étudie la morphologie des spermatozoïdes. Il se réalise au microscope après fixation et coloration d’un frottis, souvent renouvelé à 3 mois d’intervalle. Le biologiste compte ceux qui présentent une morphologie anormale de la tête, de la pièce intermédiaire et de la flagelle, puis il établit un pourcentage (la tératozoospermie).
La normalité établit à 40 % le nombre de gamètes malformés et donc inaptes à la fécondation. Toutes les anomalies n’ont pas la même signification et orientent le diagnostic. Une tératozoospermie totale est souvent associée à des anomalies du caryotype et peut donc faire penser à une maladie génétique. L’association de plusieurs anomalies sur les spermatozoïdes complique fortement le pronostic.

Les examens exceptionnels

Ces examens vont chercher des réponses à des questions qui ont pu être suscitées par des examens « classiques ». Ils sont donc réservés à des cas précis.

La recherche de sperme dans les urines se justifie en cas d’azoospermie.

La biopsie testiculaire permet de déterminer les causes de certaines azoospermies qui n’ont pu être expliquées par des examens plus simples. Réalisée sous anesthésie générale, elle étudie sur un fragment de tissu le nombre de spermatozoïdes mobiles disponibles et évalue la possibilité d’une fécondation intraconjugale.

L’échographie testiculaire donne une évaluation précise du volume des testicules, elle permet aussi de constater la présence d’une hydrocèle ou d’une varicocèle et de vérifier l’état du tissu testiculaire. L’épididyme est aussi examiné.

L’échographie par voie endorectale fournit de bonnes informations sur la prostate, les vésicules séminales et les canaux éjaculateurs.

La plupart de ces anomalies sont soit acquises de naissance soit le résultat d’une inflammation ou d’une infection chronique.

Ces examens demandent à être pratiqués dans des laboratoires de référence. C’est notamment le cas du spermogramme qui comporte, dans certaines recherches à effectuer, une partie subjective telle que l’évaluation de la mobilité des spermatozoïdes et l’appréciation de leur morphologie